Né il y a près de deux siècles et inspiré de traditions africaines, le dodgeball, proche du jeu de la « balle aux prisonniers », connaît un regain d’intérêt en Côte d’Ivoire. Le pays accueille à partir de ce samedi la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de dodgeball, rassemblant 15 nations pour une semaine de compétition au rythme de ce sport en pleine expansion.
Un sport simple et fédérateur
Les règles du dodgeball sont simples : deux équipes de six joueurs s’affrontent en tentant d’éliminer leurs adversaires en les touchant avec une balle, sur un terrain similaire à celui du volley-ball.
Bien que populaire en Amérique du Nord, la discipline se développe discrètement en Afrique, et plus particulièrement en Côte d’Ivoire, où la fédération, créée en 2020, regroupe déjà 16 clubs et 1 500 licenciés.
Pour la joueuse ivoirienne Ruth Combe, 20 ans, le dodgeball est avant tout une école de communication :
« Deux personnes qui ne sont pas de la même religion ni de la même ethnie arrivent à échanger, à communiquer et à cohabiter ensemble. »
Un avis partagé par la présidente de la fédération, Josiane Yao, qui voit dans ce sport un « outil de paix et de cohésion sociale » grâce à ses règles accessibles et son ouverture à toutes les communautés.
Une discipline inclusive
Particularité du dodgeball : l’existence d’une catégorie mixte, où filles et garçons jouent ensemble.
« En tant que femme, c’est vraiment un plaisir de jouer aux côtés des hommes, ça te donne plus de force », confie Asita Kourouma, capitaine de l’équipe féminine, pour qui ce sport est devenu une véritable passion.
Racines africaines et structuration internationale
Si le dodgeball est aujourd’hui structuré et pratiqué dans 150 pays, dont 29 en Afrique, ses origines remonteraient au XIXe siècle en Afrique. D’abord pratiqué avec des pierres dans le cadre d’entraînements physiques violents, il a ensuite été importé en Angleterre par un missionnaire, James H. Carlisle, qui l’adapta avec une balle en cuir. Plus tard, l’Américain Phillip Ferguson codifia les règles au début du XXe siècle, contribuant à sa popularisation.
En Côte d’Ivoire, la discipline connaît une structuration rapide. Sous la houlette de l’entraîneur national Hermann Soro, les « Éléphants dodgeballeurs » ont atteint les huitièmes de finale de la dernière Coupe du monde disputée en Autriche.
La CAN, un tremplin pour la discipline
Avec l’organisation de cette première CAN à Abidjan, où la Côte d’Ivoire espère conserver son titre acquis au Maroc il y a deux ans, le dodgeball espère franchir un nouveau cap.
Pour Josiane Yao, l’objectif est clair :
« Ce sport, né en Afrique, devrait être adopté et promu par tous les Africains. »
Entre compétition, passion et convivialité, le dodgeball s’impose progressivement comme un sport ludique, explosif et porteur de cohésion sociale.